Une promenade dans un tableau mouvant, où chaque regard déclenche un passage vers un autre monde. Ito Meikyū n’est pas une simple expérience VR. C’est un poème visuel interactif inspiré de l’art et de la littérature japonaise.
Avec Ito Meikyū, le réalisateur Boris Labbé propose une plongée unique dans un univers VR onirique, directement influencé par la tradition littéraire et artistique du Japon.
Présentée au NewImages Festival 2025, cette œuvre VR se distingue par une exploration sensorielle à travers un labyrinthe numérique. Dans cet univers, chaque détour reflète une vision poétique et symbolique.
Entre calligraphie, Genji et structures fractales
Produit par Sacrebleu Productions, Les Films Fauves et Parangon, Ito Meikyū ne se contente pas de superposer des motifs visuels. Il puise dans les classiques comme Le Dit du Genji, le Fukinuki Yatai ou encore Le Livre des Oreillers pour créer un décor vibrant de références culturelles. Le spectateur navigue entre formes animées, calligraphies mouvantes, plantes stylisées et architectures déstructurées, comme au cœur d’un rêve inspiré de rouleaux anciens.
« L’univers agit comme un jeu de cache-cache avec le monde, où nous devenons spectateurs omniscients », souligne Boris Labbé. Le studio précise que les scènes sont déclenchées par des choix aléatoires. La liberté de déambulation dans cet espace instable évoque davantage un état d’esprit contemplatif qu’un jeu à objectifs.
Une navigation originale, mais parfois frustrante
Testée durant 20 minutes sur un Meta Quest 3, l’expérience surprend d’abord par son interface. Ici, nul besoin de manette. Les mouvements sont guidés uniquement par le regard, en fixant des cercles blancs pour se déplacer. Une approche minimaliste mais exigeante, qui repose entièrement sur la précision de la tête.
Cette méthode, bien qu’esthétiquement épurée, entraîne des limites concrètes. Certains cercles peuvent s’avérer invisibles ou mal placés, ce qui peut provoquer de la confusion. Lors de mon test, je me suis retrouvé coincé à deux reprises, contraint de franchir des murs virtuels de manière imprévue. Cette mécanique demande une rigueur extrême qui peut entraver l’immersion pour les novices.
Ito Meikyū n’est pas un jeu à proprement parler, mais plutôt une expérience artistique immersive, presque méditative. Son impact repose davantage sur la sensation d’errance poétique que sur l’action ou la performance. Malgré des problèmes de navigation, l’esthétique et le travail sonore laissent une impression durable.
Des casques mieux adaptés à l’œuvre
Une version adaptée aux casques à suivi oculaire, comme le Meta Quest Pro ou Apple Vision Pro, permettrait d’améliorer l’accessibilité. Cela ouvrirait la voie à une interaction plus fluide afin de rendre l’exploration moins contraignante et plus naturelle.
Ito Meikyū reste une proposition forte : un voyage introspectif dans un Japon réimaginé, à mi-chemin entre le passé artistique et la technologie contemporaine.
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